Les fonds d'investissement en temps de hausse des taux et d'incertitudes bancaires : quo vadis ?

L'inflation faramineuse a conduit à une forte augmentation des taux d’intérêt par les différentes banques centrales. Cela a eu un impact considérable sur le marché des actions et des obligations en 2022.  Et alors que le début de 2023 a été relativement calme sur les marchés financiers, quelques banques ont subitement connu des problèmes. Que s'est-il exactement passé ? Devons-nous craindre une crise bancaire comme en 2008 ? Et quel impact cela a-t-il sur les fonds d'investissement ? Découvrez-le en lisant ceci.

 

Macro economic update
Dans cet article

    L'année 2022 a été très difficile, aussi bien pour les marchés des actions que pour ceux des obligations.  Cela était en grande partie dû à la forte inflation : celle-ci est montée en flèche en 2022 pour atteindre des sommets que nous n'avions plus vus depuis longtemps.  Il fallait intervenir, tel était le consensus.  En augmentant systématiquement les taux d'intérêt, les banques centrales retirent l'oxygène de l'économie.  Suite à cela, l'économie ralentit et l'inflation baisse à nouveau.  Mais nous ne sommes pas encore à la fin de l'augmentation des taux d'intérêt...

     

    L'année 2023 du point de vue macro-économique

    D'un point de vue macro-économique, janvier et février 2023 ont été relativement calmes. Il y a bien eu aux États-Unis les ballons-espions qui ont fait couler beaucoup d'encre, à part cela, pas grand-chose de remarquable.  De plus, la douceur de la météo a enlevé quelques soucis concernant les prix extrêmement élevés de l'énergie.

    En mars, il y eut cependant subitement une situation de crise dans plusieurs banques. Silvergate, Silicon Valley Bank et Crédit Suisse ont eu une à une des problèmes. Pour les deux premières, il n'était pas vraiment question d'un risque systémique, en revanche, pour le Crédit Suisse, c'était bien le cas.

    Que se passait-il exactement?

    • Silvergate est une cryptobanque américaine qui a vu en peu de temps disparaître près de 8 milliards de ses dépôts. La raison en était que bon nombre de ceux-ci provenaient de cryptoplateformes (qui éprouvaient des difficultés et qui étaient en général moins diversifiées ou stables que les dépôts des clients particuliers). La banque les avait investis dans des obligations d'État américaines à long terme. En soi, il s'agit d'investissements sûrs, mais à cause des taux d'intérêt élevés, la valeur des obligations d'État avait fortement baissé. Et c'est ainsi que la banque s'est retrouvée au cœur de la tempête.
    • La Silicon Valley Bank avait également beaucoup investi dans des obligations d'État américaines à long terme et devait en subir une forte perte.  Cela était dû au fait qu'aussi bien les épargnants de la banque que l'argent prêté appartenaient à un seul et même secteur : des start-ups et scale-ups de l'IT.  Ces entreprises ont vu leur valorisation fortement baisser à cause de l'augmentation des taux d'intérêt et ont eu plus de difficultés de financement.  Elles comptaient donc davantage sur les lignes de crédit et les dépôts à la SVB. Cela a entraîné un "run on the bank" digital, parce que les clients ont craint pour la survie de la banque.  Les autorités américaines ont vite promis que tous les clients seraient indemnisés pour la totalité de leur épargne bancaire, donc aussi au-delà de la limite légale de 250.000 dollars.
    • Le Crédit Suisse avait déjà quelques années difficiles derrière lui, au moment où des faiblesses matérielles ont été révélées dans le reporting financier.  La banque nationale saoudienne, un des actionnaires principaux, a cependant refusé d'augmenter le capital, ce qui a rendu la situation intenable.  La banque centrale suisse a alors accordé 50 millions d'euros au Crédit Suisse pour résoudre les problèmes de liquidités.  UBS, la deuxième banque suisse, a ensuite plus ou moins été obligée de reprendre le Crédit Suisse.

    Les problèmes de ces trois banques ont à l'origine causé une onde de choc sur les marchés financiers, mais celle-ci semble entre-temps s'être calmée.  Est-il question d'une vraie crise bancaire ?  Pas encore.  Les actions des banques avaient au cours des six derniers mois en moyenne augmenté de plus ou moins 40 % et, à cause des problèmes de ces trois banques, elles ont ensuite baissé d'environ 17 %.  À titre de comparaison : en 2007, lors de la chute de la Northern Rock, les actions bancaires avaient baissé de 20 %, un même ordre de grandeur qu'aujourd'hui.  Lorsqu'un an plus tard Lehman Brothers avait fait faillite, les actions bancaires avaient encore chuté de 70% … Une tout autre situation qu'aujourd'hui, donc.

     

    L'impact sur les fonds de placement*

    Les problèmes des banques entraînent aussi des conséquences pour les fonds de placement. Plus pour un fonds que pour l'autre, étant donné que chaque fonds à une exposition différente aux actions bancaires.

    En général, les 10 premières semaines de 2023 ont été positives pour beaucoup de fonds distribués via NN :

    • Les fonds d'actions globaux proposés par NN ont en moyenne affiché un rendement entre 0 et 5 %.
    • Pour les fonds plus durables, le rendement YTD oscille entre 1 et 4 %.
    • Les fonds qui investissent dans les marchés émergents ont connu une année 2022 extrêmement difficile et sont tout juste positifs en 2023 (jusqu'à la mi-mars).
    • Le fonds immobilier distribué par NN a pour le moment un rendement négatif, mais quand même meilleur que son indice de référence. Idem pour le fonds qui investit avant tout dans de plus petites entreprises.

     

    Que nous apportera l'avenir ?

    La plupart des analystes sont convaincus que nous ne nous dirigeons pas vers une histoire à la Lehman Brothers. Pourquoi cela ?

    • En général, les banques sont bien mieux capitalisées auparavant.  La réserve est aujourd'hui bien plus importante qu'alors.
    • L’écart entre l’obligation d’État allemande et l’Euribor n’a pas beaucoup augmenté.

    Tout cela fait que les analystes ne discernent pas de risque systémique.  Cependant, pour les crises bancaires, il s'agit toujours d'une crise de confiance.  La faillite d'une banque peut dès lors se produire très rapidement.  En outre, l'argent qui a été gratuit pendant de nombreuses années, a fait que certaines entreprises sont restées debout, tandis qu'elles faisaient peu de bénéfices.  On peut donc se poser la question de savoir si ces entreprises continueront à survivre.  La prudence est donc certainement encore de mise.

    Alors que les fonds d'obligations ont subi de lourdes pertes en 2022, il y aura au début de cette année un certain redressement.  Les problèmes des banques peuvent encore renforcer cette évolution positive, parce que les gens recherchent une plus grande sécurité au moment d'une crise de la confiance, et dans ce cas, les obligations d'État sont une piste. Pour les mêmes raisons, l'or a également eu de bonnes performances début mars. 

    Des fonds flexibles, qui peuvent basculer des actions aux obligations en répondant rapidement au changement des circonstances, peuvent apporter une plus-value.  La plupart des fonds flexibles proposés par NN ont un rendement YTD entre 1 et 5 %*. Dans un avenir proche, ces fonds flexibles continueront à être intéressants.

     

    Evert Van Meeuwen, CFA

    NN Senior Portfolio Manager

     

    *Attention :  les rendements obtenus dans le passé ne constituent aucune garantie pour l’avenir.


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