Vers où l'économie se dirige-t-elle dans les mois et années à venir ?

Il semble bien que l'économie mondiale aille d'une crise à l'autre : covid, la guerre en Ukraine, la hausse effrénée des prix de l’énergie, l'inflation galopante... Quelles sont les perspectives économiques à court et à long terme ?  Sont-elles vraiment si négatives, ou pouvons-nous nous attendre à des jours meilleurs? L'économiste Pascal Paepen voit en tout cas quelques raisons d'être optimiste.

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Dans cet article

    Sommes-nous à la veille d'une récession ? Cette question a été posée à d’innombrables reprises au cours des douze derniers mois. Fait est que cette ambiance de crise persiste déjà un certain temps. Il y a un an, la guerre en Ukraine était au cœur de presque chaque bulletin d'information. Aujourd'hui, ce conflit perdure et de durs combats à Gaza sont venus s'y ajouter. Heureusement, certaines préoccupations d’il y a un an se sont quelque peu atténuées. Ainsi, le centre de gravité de la pandémie de covid est derrière nous et les prix de l'énergie sont retombés à des niveaux plus normaux.

     

    Un pessimisme (injustifié) au sujet de la Chine

    Comment les plus grandes économies du monde, l'économie chinoise et l'économie américaine, se comportent-elles ? « Pour cette année, la Chine s’attend à une croissance d’environ 5 %, ce qui est inférieur aux prévisions initiales. On s'attendait en effet à ce que, après la levée du confinement, les Chinois se mettent à consommer massivement, ce qui n'a cependant été que partiellement le cas. Cela se répercute également sur la bourse chinoise, qui a continué stagner depuis un an. Tout cela a conduit à un certain pessimisme à l’égard de la Chine et a poussé un certain nombre de gestionnaires de fonds à éjecter les actions chinoises de leurs portefeuilles. Cependant, la situation n’est pas dramatique. L’économie chinoise souffre certes d’un chômage des jeunes très élevé (21,3%) et d’une surchauffe du marché immobilier. Mais Pékin a réagi et a fourni de multiples incitations pour l’économie : la plus grande baisse des taux d’intérêt depuis des années, une diminution de la taxe boursière et une réduction des taux d’intérêt pour les prêts hypothécaires existants."

     

    Paepen compare ce sentiment négatif au sujet de la Chine à la situation concernant la zone euro en 2012.  À l’époque, il y avait beaucoup de pessimisme à l’égard de l’Europe.  On craignait en effet que non seulement l’Italie, mais aussi d’autres pays, tels que la Grèce et l’Irlande, ne soient expulsés de la zone euro.  Une déclaration de Mario Draghi, affirmant qu’ils feraient tout pour maintenir la zone euro et que cela suffirait certainement, avait alors suffi à dissiper la méfiance.  Selon Pascal Paepen, un tel revirement est également possible aujourd’hui en ce qui concerne des pays comme la Chine.  « Même si nous parlons encore aujourd’hui d’une guerre commerciale entre la Chine et l’Occident, je m’attends à une solution, comme dans le passé pour les voitures japonaises.  Elles arrivaient sur le marché américain, et cela causait de graves problèmes aux États-Unis.  En fin de compte, les constructeurs automobiles japonais ont décidé d'également construire leurs voitures aux États-Unis, et cela a suffi à étouffer le conflit dans l’œuf. »

     

    Les États-Unis : une économie résiliente, mais une dette publique élevée

    La peur de la récession sévissait également aux États-Unis, mais entre-temps, on ne s'attend plus à une récession. Tout compte fait, l’économie américaine résiste bien, comme en témoigne le grand nombre de postes vacants et le très faible taux de chômage.  Cependant, les États-Unis sont toujours aux prises avec une dette publique astronomique.  Une inflation 'idéale' légèrement plus élevée, entre 2,5 et 3%, peut donc être intéressante, selon Paepen.

     

    La croissance économique pour 2023 et 2024

    Nous nous dirigeons vers une croissance économique mondiale de 3 % en 2023 et de 2,7 % en 2024.  L’inflation oscillerait entre 2,6 et 2,8 %.  Les perspectives sont donc très solides.

    Cependant, en raison de l’augmentation des intérêts, les coûts pour les entreprises (pour les investissements) et les familles (pour la vie et les crédits) augmentent.  Dans le même temps, nous pouvons, selon Paepen, nous attendre à ce que les prix de l’immobilier se stabilisent, précisément en raison de ce taux d’intérêt plus élevé, ce qui est une bonne nouvelle pour les jeunes.

    Par les fortes hausses des taux d’intérêt, les banques centrales ont réussi à freiner l’inflation et à maintenir la confiance dans le système financier.  Alors que les marchés boursiers ont enregistré un rendement très faible en 2022, il y eut une amélioration en 2023. « Les actions de grandes entreprises technologiques, comme Apple, Microsoft et Alphabet, ont eu de très belles performances.  D’autres actions ont également rebondi, mais beaucoup moins que les géants de la technologie.  Cela fait que l’impression selon laquelle le prix des actions est tellement élevé, n'est pas tout à fait correct.  Les sociétés immobilières réglementées, qui étaient encore très populaires il y a peu, ont été, les derniers temps, sévèrement pénalisées. Il semble que plus personne n’en veuille. »

    Combien de temps faudra-t-il avant que les taux d’intérêt ne baissent ?  Paepen envisage un délai d’environ un an.  Mais la bourse est toujours en avance.  Attendre que les taux d'intérêt baissent vraiment n’est donc pas la meilleure option.

     

    L'impact de l'intelligence artificielle

    L'IA est selon Paepen la plus grande révolution depuis le lancement d’Internet. Elle a un impact dans tous les secteurs et augmentera considérablement le potentiel de profit de nombreuses entreprises. « Il est cependant dangereux de miser uniquement sur l’IA dans votre stratégie de placement.  John Bogle, fondateur de Vanguard Group, a donné jadis deux conseils simples en matière de placement. Je les retiendrai toujours. Conseil n° 1 : assurez-vous d’avoir un peu de tout. Soyez présent sur l'ensemble du marché.  Aujourd’hui, cela peut aussi comprendre un investissement dans des obligations.  Conseil n° 2 : ne jamais vendre.  Après tout, le marché peut toujours s'améliorer et il s'améliorera encore. »

     

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