Sommes-nous trop obstinés pour changer ?

Nous n'aimons pas le changement et préférons vivre notre vie selon un schéma traditionnel et familier. L’étude préliminaire menée autour du thème “Vivre plus longtemps” montre que nous aimerions passer en moyenne 16 % de notre temps à étudier, 33 % à travailler, 21 % à s’occuper des enfants et de  notre famille et 30 % à se détendre ou à la retraite. La question est de savoir à quel point un tel schéma est viable. 

Mais pourquoi le changement se heurte-t-il parfois à des résistances et peut-il s’avérer si difficile ? Même lorsque nous sommes conscients qu’une situation ne peut plus durer, nous nous en tenons obstinément à ce que nous connaissons. Anne Rousseau, professeure de Management Organisationnel et Humain à l’ICHEC et à l’UCL , nous explique ce qui est nécessaire de mettre en place pour favoriser le changement.

Pour Anne Rousseau, les Belges sont capables de s’adapter et de changer, mais pour cela, il est essentiel de communiquer ouvertement sur les raisons et les nécessités de ce changement : « Les Belges sont considérés comme des gens pragmatiques, capables de s’adapter et de changer. Cependant, il y changement seulement lorsqu’on partage le ‘pourquoi’ de ce changement. Il faut prendre en considération les avantages et les nécessités du changement pour les différentes parties prenantes concernées. Plutôt que de mettre l’accent sur ce à quoi on veut aboutir, l’idée est de mettre l’accent sur le sens des choses de façon collective. Travailler sur la signification que ce changement peut avoir, et pas seulement d’un point de vue individuel, mais également d’un point de vue collectif. »

Il existe certains facteurs qui peuvent stimuler le changement1 :

  1. Il y a une différence entre un changement qu’on choisit et un changement que l’on nous impose. Lorsqu'une personne choisit de changer, elle sera plus motivée de mener à bien ce changement que lorsqu'il lui a été imposé. C'est pourquoi il est important de que vous fassiez un plan et que vous réfléchissiez à ce à quoi vous aspirez et à ce qui vous rend heureux. Ce plan vous permet de faire vos choix de vie indépendamment des autres.
  2. Le changement peut naître au sein d’une société, pensez par exemple à Martin Luther King qui a déclenché toute une révolution sociale, ou à Greta Thunberg qui a déclenché la révolution climatique mondiale. Mais pour le rendre concret, il faut des décideurs politiques forts.
  3. Un cadre clair et sans ambiguïté est essentiel. Au niveau sociétal, il est extrêmement important que les décideurs politiques prennent des décisions claires, sans ambiguïté et transparentes et les communiquent de cette manière.
  4. Un changement doit être perçu comme équitable pour être compris par le citoyen. C'est pourquoi les ajustements de l'âge de la retraite sont si délicats en Belgique.
  5. L‘urgence crée des opportunités - habituellement, le changement s'accélère lorsque l'urgence commence à se faire sentir et que l'individu est lui-même directement touché. Suite à la crise du coronavirus, de nombreuses entreprises reconnaissent maintenant que le télétravail est possible et peut même être efficace. Les entreprises sont également stimulées à innover. Les changements externes majeurs créent souvent un fondement durable.
  6. "The proof of the pudding is in the eating." – Toute personne qui expérimente quelque chose de nouveau et dont cette première expérience s’avère positive sera plus susceptible de la répéter ou d'accepter le changement à l'avenir. Appliquer le changement par le biais d'un cadre (juridique) clair peut aider.

Lead by example. Les gens ont besoin d'un exemple. C'est pourquoi il est nécessaire de mettre davantage l'accent sur les modèles, les personnes qui osent faire les choses

 

1 Les différents conseils ont été formulés par Katleen De Stobbeleir, Full Professor & Partner en Leadership à la Vlerick Business School, spécialisée dans les carrières durables et les entreprises flexibles.


 

 

 

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