Peur de Trump?
Devons-nous craindre Trump? “Avoir peur, cela peu de sens”, estime Pascal Paepen, « mais il y a sans nul doute un certain nombre d’évolutions qui vont gâcher le sommeil de quelques personnes : la guerre commerciale, le climat politique, l’augmentation de la dette publique, le dollar faible, les valorisations boursières des entreprises informatiques (« s’agit-il d’une bulle ? »),... Dans le même temps, de nombreux records sont en train d’être battus sur les marchés financiers. Le Bel20, les bourses américaines et japonaises ont atteint des niveaux records, et la volatilité est relativement faible. »
Les droits de douane ont provoqué un choc, mais c’est surtout le consommateur américain qui devra en payer la facture. Ils entraînent également un risque d’inflation et créent surtout beaucoup d’incertitude pour les entreprises et les investissements. Selon Paepen, ils ne sont donc pas une bonne solution au déficit commercial américain. "D’autant plus que les droits de douane rendent les entreprises américaines moins performantes et réduisent la puissance géopolitique des États-Unis, car l’impact des boycotts diminue. Une réindustrialisation globale est donc une illusion, car où allez-vous trouver le personnel ? "
Avec ses tarifs commerciaux, Trump essaie d’arrêter l’avancée économique de la Chine, mais il est impossible d’arrêter un rouleau compresseur. « La position de la Chine est tout simplement gigantesque sur certains marchés. Pensez par exemple à la production de batteries, de panneaux solaires, ... En bref, les droits de douane ne sont pas une bonne idée, comme le passé l’a déjà démontré. Et pourtant, il ne faut pas paniquer. L’impact est limité à un demi pour cent du PIB. Il y a d’autres défis plus importants que les droits de douane et qui nécessitent plus notre attention, tels que l’IA. Je suis donc convaincu que la raison prévaudra à long terme : laissons les États-Unis se tirer une balle dans le pied.”
Les perspectives économiques pour les États-Unis
Le FMI prévoit une croissance mondiale de plus de 3 %. Elle sera plus élevée en Asie, dans les pays émergents et aux États-Unis qu’en Europe. À la différence de la nature capricieuse des taux de Trump, nous voyons des prévisions de croissance assez stables pour l’année à venir. La confiance des entreprises pour les secteurs industriels et des services augmente.
Comment se porte l’économie aux États-Unis ? "L’inflation est encore un peu trop élevée, ce qui pourrait inciter la banque centrale à ne réduire que légèrement les taux d’intérêt. La baisse de l’immigration, due à l’approche brutale de Trump, pourrait encore augmenter cette inflation. De plus, la confiance des consommateurs et des entreprises est susceptible de diminuer à court terme, tout comme l’emploi dans le secteur public. À moyen terme, il y a un risque de pénurie de main-d’œuvre, bien que cela puisse partiellement être compensé par l’IA. L’imprévisibilité politique, qui peut peser sur les investissements, et les troubles sociaux sont d’autres dangers possibles.
L’Europe et la Belgique
Trump a stimulé la prise de la conscience en Europe que nous devons nous débrouiller seuls. On peut s’attendre à une croissance modérée, tout comme en Belgique : une croissance d’environ 1 %, un taux de chômage stable à 6 % et une inflation inférieure à 2 %. Il y a un important déficit budgétaire, mais le gouvernement a promis de s’y atteler.
Les marchés financiers : perspectives positives
Sur les marchés, cela va plutôt bien. Cela est dû au fait que les chiffres d’affaires et les marges bénéficiaires des entreprises augmentent. Les actions ne sont actuellement pas bon marché, si nous examinons les rapports cours-bénéfices actuels. Nous nous trouvons en moyenne bien au-dessus des moyennes historiques.
Ce sont avant tout les actions du secteur de la technologie, et plus précisément celles des entreprises de l’IA, qui ont eu ces dernières années des performances magnifiques. Mais ces investissements dans l’IA rapporteront-ils autant d’argent qu’espéré ? Certains en doutent. C’est cependant un fait est que le retour sur investissement à la bourse en vaut actuellement vraiment la peine.
Bien sûr, à terme, il y a des risques, par exemple si la croissance économique devait ralentir. En général, pourtant, les perspectives restent bonnes : le marché du travail est résilient, les entreprises peuvent réaliser des gains de productivité et il reste une marge sur le plan monétaire. "Il faut toujours investir, et même commencer à investir au moment d’un pic boursier s’est rarement avéré une mauvaise idée dans le passé."
La taxation des plus-values ne change pas la situation
Pendant quelques semaines, l’introduction de la taxe sur les plus-values a dominé les médias dans notre pays. Selon Paepen, la taxation des plus-values ne change cependant pas la donne. « Celui qui investissait était déjà été imposé dans le passé. L’impact négatif de l’impôt sur les plus-values se limiterait pour l’investisseur à une perte de 0,3 % par an, et ce n’est donc certainement pas une raison de ne pas investir. "
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