« Il ne faudrait pas que la crise dure encore trop longtemps. Nos réserves ne sont pas illimitées… »

L’incertitude financière des Belges n'a jamais atteint un niveau aussi bas. Face à la crise, 1 Belge sur 3 confie devoir puiser dans ses réserves pour joindre les deux bouts. Bruno A., indépendant et gérant d’entreprise depuis plus de 11 ans, nous partage son ressenti quant à la crise actuelle et l'impact de celle-ci sur sa tranquillité financière.

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Dans cet article

    Avez-vous vu vos revenus augmenter, diminuer ou rester les mêmes par rapport à l'année dernière ?

    À vrai dire, notre chiffre d’affaires a plutôt augmenté durant la crise du Covid. Cependant, avec cette nouvelle crise, énergétique cette fois, qui vient en rajouter une couche, les gens commencent à se poser sérieusement des questions et à s’inquiéter davantage quant à l’avenir. Nous devons rester vigilant, c’est pourquoi nous essayons d’investir un maximum dans l’entreprise, notamment en nous versant des salaires minimums.   

    Comment expliquez-vous ce phénomène (augmentation des recettes) ?

    Je travaille, avec mon équipe, dans un secteur en demande (NDLR : secteur de l’audiovisuel), heureusement. De plus, c’est un domaine où la demande reste présente, même en période de confinement. En revanche, il ne faudrait pas que la crise dure encore trop longtemps. Nos réserves ne sont pas illimitées…

    Comment la crise du pouvoir d'achat affecte-t-elle votre entreprise aujourd'hui ? Quelles sont vos principales préoccupations ?

    Jusqu’ici, il n’y a pas encore de quoi paniquer. Les affaires sont certes un peu plus lentes, mais la boite continue de tourner sans trop de problèmes. On ressent cependant que les clients réfléchissent à deux fois avant de s’engager dans un nouveau projet, tout est bien calculé. Mais l’équipe est plutôt sereine pour le moment. Il est certain que nous devons continuer à faire attention à nos dépenses et éviter évidemment les dépenses inutiles. Nous faisons également très attention à notre consommation d’énergie au bureau (nous avons d’ailleurs pris plusieurs dispositions à ce niveau-là, car nous savons qu’une facture très salée peut tomber). Nous essayons aussi d’internaliser les tâches au maximum et de travailler de moins en moins avec des prestataires externes qui pourraient nous coûter plus cher. Nous avons aussi augmenté légèrement nos tarifs, pour tenter de s’aligner au mieux à l’augmentation du coût de la vie qui augmente lui aussi. C’est un cercle vicieux.

    Avez-vous déjà envisagé, au cours du dernier trimestre, de « fermer boutique » ?

    Pas pour le moment. Mais il est certain que si la crise persiste encore 1 an, ma réponse ne sera peut-être plus la même et des choix devront sans doute être opérés, mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là !  

    Entrevoyez-vous un avenir positif pour votre entreprise ?

    Je pense que tout le monde est inquiet face à cette crise, tant au niveau professionnel, que personnel. Cependant, nous essayons tant bien que mal de rester positif. Nous risquons de le sentir passer à la fin de l’année, une fois que les factures et les décomptes tomberont. Nous essayons de nous y préparer tant bien que mal.

    Avez-vous des conseils à nous donner pour « survivre » face à cette crise ?

    C’est (très) difficile comme question… Dans un premier temps, je conseillerais :

    • D’éviter (ou de diminuer) les dépenses non-essentielles.
    • De faire attention à sa consommation énergétique et d’être conscient de la situation actuelle, tout en mettant en place des solutions concrètes (ex : investir dans une nouvelle chaudière, etc.).
    • Bien s’assurer (ex : assurance-vie) pour se protéger pour l’avenir.
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